Le monde en déséquilibre
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Felix Gnehm · 0 commentaires
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Montée de la droite en Europe, coupes drastiques de l'administration américaine dans la coopération internationale au développement, suspension de l’aide à l’Ukraine par Washington et réductions massives au sein de la Direction du développement et de la coopération (DDC) en Suisse, tandis que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas suivent le mouvement : la solidarité internationale s'effondre de manière effrayante. Qu'est-ce que cela signifie pour nous ? Que pouvons-nous faire ?
Les coupes drastiques de l'administration américaine mettent en péril des millions de personnes
Ainsi, les autorités américaines appliquent la même stratégie envers USAID, la plus grande agence de développement publique au monde. En janvier 2025, le gouvernement américain a gelé près de 60 milliards de dollars d’aides destinées à USAID et aux organisations humanitaires de l’ONU. USAID finance de nombreux projets de coopération, tels que celui mené avec Solidar Suisse, ainsi que des programmes humanitaires vitaux dans des zones de conflits oubliées et des régions dévastées par des catastrophes. Dans les pays touchés par ce gel des financements, des millions de personnes sont déjà plongées dans la précarité.
Les autorités américaines contraignent désormais Solidar Suisse à mettre fin à sa collaboration avec des dizaines de milliers de travailleur·euse·s dans des conditions d’exploitation en Asie. L’impact est particulièrement grave pour les initiatives dans l’économie des plateformes. Solidar Suisse avait mis en place des mesures efficaces pour protéger les travailleur·euse·s exploité·e·s par les applications et les algorithmes. Aujourd’hui, ces travailleur·euse·s se retrouvent sans soutien. De plus, les États-Unis n’ont même pas versé les fonds déjà approuvés pour 2024. Si le demi-million de francs suisses promis ne parvient pas, Solidar Suisse pourrait se retrouver dans une situation financière difficile.
La Suisse n'est pas un bon exemple
Tandis qu’aux États-Unis, les projets de développement sont sacrifiés sur l’autel des idéologies, la Suisse suit le mouvement, et pour des motifs similaires : l’argent de la coopération internationale doit être utilisé pour l’armée. En février 2025, la DDC a officiellement communiqué aux organisations l’ampleur des réductions budgétaires votées par le Parlement lors de la session d’hiver. Ces économies s’élèvent à plus de 250 millions de francs, marquant une coupe significative dans la coopération internationale. Pour notre part, cela se traduit par une réduction de plus d’un million de francs sur deux ans.
Les conséquences de ces coupures budgétaires ne sont pas moindres. Solidar Suisse doit interrompre cinq projets cette année, et des milliers de personnes perdent l’accès à un soutien essentiel à leur survie. Ces réductions ont des conséquences concrètes : elles coûtent des vies humaines. Tandis que les crises mondiales se propagent, l’action humanitaire est délibérément asphyxiée. Des organisations présentes sur le terrain depuis des décennies se retrouvent menacées dans leur existence même.
Après la Suisse, c’est au tour de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas de réduire le budget alloué à la coopération au développement en faveur de l’armée. Cette décision s’inscrit dans une dynamique inquiétante, dans laquelle la Suisse ne tient malheureusement pas lieu d’exemple.
Un sombre scénario devient réalité
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