Membre du Parti socialiste et députée du Canton de Neuchâtel au Conseil national, Martine Docourt a rejoint le comité de Solidar Suisse au mois de mai 2024, succédant ainsi à Mario Carera. Quelles sont ses motivations ? Quelle vision a-t-elle de Solidar Suisse ? À travers quelques questions, nous avons tenté d'esquisser son portrait. Nous remercions Martine Docourt de s'engager désormais à nos côtés dans la lutte contre les inégalités.
Pourquoi avez-vous rejoint le comité de Solidar Suisse ?
Les projets menés par Solidar Suisse sont en totale adéquation avec mes différents engagements politiques et mon parcours professionnel. Pouvoir être active au sein du comité d’une telle organisation est pour moi très motivant et me permet de continuer à mener des projets concrets en lien avec le développement durable. Solidar est ancrée dans de nombreux pays par des actions de terrain afin de lutter contre les inégalités.
Qu’est-ce qui vous relie à la lutte contre les inégalités extrêmes dans le monde ?
Mon engagement politique est fondé sur la lutte contre les inégalités tout en conciliant les notions de développement durable. Je m’engage depuis de nombreuses années dans les milieux féministes pour faire avancer la politique d’égalité en Suisse. Par ces différents engagements, j’ai pu constater qu’il était primordial d’agir solidairement pour les droits des femmes, dont la lutte contre les violences, aussi à l’étranger. Ce n’est que solidairement que les choses peuvent avancer. Il en est de même pour les questions environnementales et climatiques. Les crises écologiques que nous traversons impactent et accentuent les inégalités sociales, si nous ne prenons pas de mesures solidaires pour empêcher cela.
Quels sont les défis pour Solidar Suisse ? Le budget alloué à la coopération au développement par exemple ?
Il est important de rappeler qu’il est inacceptable que le Conseil fédéral revoit à la baisse le budget alloué à la coopération au développement. La Suisse doit avoir un rôle plus marqué dans la politique de la coopération au développement qui s’inscrit réellement dans une politique de développement durable. Toutefois, Solidar Suisse doit continuer à trouver les soutiens nécessaires pour parvenir à mener ses différents projets.
Au vu des différentes crises que nous vivons actuellement, Solidar Suisse a un rôle primordial à jouer dans la lutte contre les inégalités extrêmes. L’organisation le démontre depuis de nombreuses années par la multitude de projets menés à travers le monde.
Chacun·e doit pouvoir vivre librement, avoir des conditions de travail décentes, avoir accès à la démocratie et ne pas subir l’inaction politique des pays industrialisés en termes d'écologie.
Martine Docourt est née et a grandi dans le Jura. Le choix de ses études l’a ensuite menée à Neuchâtel. Elle a suivi une formation de géologue, qu’elle a par la suite complétée par un diplôme postgrade à l’EPFL en Sciences de l’environnement, et plus tard, une formation en développement durable à l’Université de Berne. Après plusieurs expériences dans le domaine de l’environnement (sites et sols pollués, taxe CO2) au sein de bureaux privés, de l’administration fédérale et du canton de Berne, elle a rejoint le syndicat Unia en 2020 comme responsable du département politique. Depuis 2024, elle est devenue responsable adjointe. Cela fait maintenant bientôt 17 ans qu’elle s’est engagée en politique. D’abord au Conseil général de la Ville de Neuchâtel, ensuite au Grand Conseil neuchâtelois, et depuis décembre 2023, au Conseil national. Elle a également co-présidé les Femmes socialistes suisses durant plus de six ans. Elle est maman d’une fille et d’un garçon qui ont respectivement 9 et 11 ans.
Qu’est-ce qui vous inspire en dehors de votre carrière professionnelle ?
Je me suis toujours engagée pour un accès à la culture pour toutes et tous et un soutien aux actrices et acteurs culturels·les de mon canton. Le Canton de Neuchâtel a une diversité culturelle foisonnante. Ainsi, je préside les Ami·es de la Plage des Six Pompes, qui est un festival des arts de rue, dans l’espace public à la Chaux-de-Fonds. Chaque année, en août, ce festival me met des étoiles dans les yeux. Ce sont aussi des moments que j’aime faire découvrir à mes deux enfants.
J’aime aussi profiter de la nature, des paysages de mon canton. Le lac, les forêts, les crêtes du Jura sont des lieux dans lesquels j’aime me balader, y pratiquer des activités sportives ou encore m’y reposer afin de recharger les batteries.
Pouvez-vous partager avec nous un défi que vous avez relevé et dont vous êtes particulièrement fière ?
Je pense que mon défi permanent est de pouvoir concilier vie professionnelle, engagement politique et vie familiale. Pouvoir relever ce défi est souvent pour moi synonyme d’équilibrisme. Je suis fière d’y parvenir mais je sais aussi que je ne pourrais pas relever ce défi sans le soutien de mes proches.
12 ans d'un infaillible engagement
Martine Docourt succède à Mario Carera, riche d’un engagement de 12 ans au sein du comité de Solidar Suisse. Lorsqu’il égrène ses nombreux souvenirs, un mot revient : la solidarité. Cette dernière consiste non seulement à appuyer les personnes exploitées sur le terrain, mais aussi à dénoncer les conditions injustes des pays du Sud en Suisse. C’est pour lui, «la marque de fabrique et la grande force de Solidar». Pour un changement durable, les travailleuses et les travailleurs doivent recevoir un salaire juste.
La solidarité s’est également incarnée lors de son unique voyage sur le terrain au Kosovo en 2023. Il a été impressionné par les participant·e·s des projets de formation professionnelle. « Ces jeunes ont besoin et envie d’être formé·e·s », ajoute-t-il. La solidarité se manifestait aussi entre les jeunes, les familles et les Kosovar·e·s à l’étranger ; des liens qui, selon lui, permettraient à Solidar de collaborer avec cette importante diaspora en Suisse pour un plus grand impact dans le pays.
Avant de tirer sa révérence, Mario Carera se réjouit des progrès réalisés par Solidar Suisse, devenue plus forte, avec davantage de perspectives et de partenaires. « Il faut poursuivre dans cette voie », conclut-il. Nous le remercions infiniment pour son engagement.
Mario Carera
s'est engagé pendant 12 ans au sein du comité de Solidar Suisse.
