L'invasion russe en Ukraine a contraint des millions de personnes à prendre la fuite. Parmi elles, ce sont surtout des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont dû quitter leur patrie bombardée. Une question tourne dans leur tête : est-il possible de prendre un nouveau départ dans un pays étranger ? Et si oui, comment ? Pour répondre à de telles interrogations et soutenir les personnes qui ont dû tout laisser derrière elles, Solidar Suisse est intervenue en Roumanie de février 2022 à septembre 2023 en collaboration avec deux organisations partenaires. Ces deux organisations poursuivent leur soutien sur place.
Des scénarios de guerre que nous n’avons plus eu à vivre sous cette forme depuis longtemps en Europe défilent sous nos yeux. La guerre de la Russie contre l’Ukraine contraint les habitantes et les habitants à quitter leur pays, provoque dévastation, destruction et mort. La souffrance humaine est inimaginable. Parmi les personnes qui ont réussi à fuir les bombardements au début de la guerre, beaucoup d’entre elles se sont dirigées vers l’ouest de l’Europe et ont pu, grâce à des réserves financières, rejoindre des parents à l’étranger. Une deuxième vague de départ a suivi, plus longue. Les nombreuses personnes qui s’élançaient alors sur les routes possédaient un seul sac ou une seule valise et ne disposaient pas d’une destination précise. Beaucoup d’entre elles patientent également dans les pays limitrophes de l’Ukraine, soit parce qu’il leur est impossible de poursuivre le voyage pour des raisons financières ou parce qu’elles espèrent que la guerre prendra bientôt fin et qu’elles pourront regagner leur pays.
Près d’un million de personnes en provenant d’Ukraine ont trouvé refuge en Roumanie (situation en mai 2022). Ces personnes ont fait l’expérience d’une grande solidarité de la part de la population, des institutions étatiques ainsi que des organisations locales et internationales.
« Je n'ai jamais voulu quitter l'Ukraine, mais je devais le faire pour mes enfants. »
Yuliia Temchenko a fui Kyiv avec ses deux fils et a trouvé un soutien auprès de l'organisation partenaire de Solidar, le Migration Integration Center de Braşov.
Soutien immédiat et durable
Les personnes qui ont fui l'Ukraine pour trouver refuge en Roumanie ont été accueillies et soutenues par nos organisations partenaires LOGS à Timisoara et le Migrant Integration Center à Braşov. Solidar Suisse, en collaboration avec ces organisations, s'est concentrée sur un soutien à long terme et la création de nouvelles perspectives pour les personnes réfugiées en Roumanie.
La longue expérience de Solidar Suisse en Roumanie nous a permis d’apporter un soutien rapide aux personnes fuyant l’Ukraine, en collaboration avec des organisations locales, LOGS dans la ville de Timisoara et le Migrant Integration Center à Braşov. Ces deux organisations partenaires ont porté assistance aux personnes réfugiées dès le premier jour de la guerre avec l’appui de nombreux bénévoles. Avant même que la guerre n’éclate, LOGS et le Migrant Integration Center apportaient un soutien aux migrant·e·s en provenance d’autres pays, en facilitant par exemple leur intégration par des cours de langue ou des événements interculturels.
Grâce au travail de nos organisations partenaires sur le terrain, les personnes fuyant les frontières vers les centres ont trouvé un endroit où elles ont pu avoir accès à des soins, à un toit, à un lieu où leurs enfants ont pu laisser pour un temps la guerre de côté et jouer dans des jardins d’enfants temporaires. Elles ont également reçu des informations dans leur langue afin de comprendre quels étaient leurs droits et les possibilités et elles ont pu trouver un appui pour des questions médicales et juridiques. Les collaboratrices et les collaborateurs des organisations locales ainsi que les bénévoles ont travaillé sans relâche, mu·e·s par la solidarité envers les personnes qui ont dû abandonner leur vie du jour au lendemain. Grâce à une collaboration fructueuse entre Solidar Suisse, les partenaires sur le terrain mais aussi les gouvernements locaux, ces personnes n’ont pas dû vivre dans des camps surpeuplés comprenant des installations sanitaires médiocres. À Timisoara et Braşov, elles ont bénéficié, au moins pour un temps, d’un foyer sûr.
Un soutien immédiat : nos organisations partenaires ont distribué des bons à utiliser dans un grand nombre de magasins, comme Lidl, Kaufland, DM ou Carrefour. Un contrat a été signé avec la Banca Transilvania (banque roumaine) afin que les personnes réfugiées à Braşov reçoivent une carte de crédit. En moyenne, un montant de 118 francs a été versé chaque mois sur ce compte pour que ces personnes puissent acheter ce dont elles avaient besoin et retrouver un peu de normalité et d’autonomie. Le soutien durable de Solidar Suisse s’est concentré sur les personnes qui ne pouvaient pas s’aider elles-mêmes.
