La terre a tremblé dans la zone frontalière entre la Turquie et la Syrie et la vie s’est arrêtée. Des quartiers entiers ont été dévastés et des millions de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance. En Turquie, les zones les plus affectées en termes de pertes humaines et de dégâts causés aux structures sont Hatay, Adiyaman, Gaziantep et Kahramanmaras. Les habitant·e·s ont dû trouver refuge dans des abris provisoires et des campements, où l’eau potable, la nourriture, l’accès aux soins médicaux et les installations sanitaires font défaut. En outre, de nombreuses personnes qui ont vécu la catastrophe font face à de grands traumatismes et ont besoin d’un soutien psychosocial. En Turquie seulement, 13 millions de personnes sont concernées, soit un·e habitant·e sur six. À la fin du mois de février, plus de 150 000 personnes avaient déjà quitté leur lieu de vie et s’étaient déplacées à l’intérieur du pays. La Turquie accueille déjà 3,9 millions de personnes réfugiées et a été le plus grand pays d’accueil de réfugié·e·s au monde au cours des douze dernières années.

Parmi les personnes déplacées dans les provinces affectées par les séismes, les groupes défavorisés sont ceux qui ont le moins accès aux mécanismes de soutien existants dirigés par l’État et à l’aide humanitaire. Il s’agit notamment des membres de la communauté des Roms ainsi que des réfugié·e·s syrien·ne·s qui sont venu·e·s se mettre à l’abri dans les villes turques à la suite du déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2011. Avant cette catastrophe, ces personnes étaient déjà désavantagées dans les domaines de l’éducation, de la santé, du logement et de l’accès au marché du travail. Dans le cadre de cette crise, leur situation s’est encore détériorée de manière drastique. Il n’y a pas d’aide à grande échelle pour les groupes défavorisés qui vivent en marge de la société et des villes. Se relever devient alors beaucoup plus difficile.

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