La réduction des émissions de gaz à effet de serre et la protection contre les conséquences du changement climatique exigent une réponse internationale coordonnée et des investissements conséquents pour financer les mesures nécessaires et encourager l’innovation. L’ampleur des besoins dans les pays du Sud révèle une évidence : davantage de fonds doivent être engagés et leur provenance est tout aussi claire. «Makes polluters pay (que les pollueur·euse·s paient)» réclament les militantes et les militants des pays du Sud et leurs soutiens. Une revendication que nous partageons.

Lors de la dernière conférence sur le climat, qui s’est tenue à Bakou en novembre 2024, la Suisse a accepté de contribuer au nouvel objectif de financement annuel de 30 milliards de dollars pour la protection du climat et les mesures d’adaptation aux effets du changement climatique dans les pays à faible et moyen revenus. Pourtant, compte tenu de la grande responsabilité de la Suisse en matière d’émissions, de sa puissance économique et de son empreinte écologique, y compris les émissions liées aux importations, une contribution équitable aurait dû atteindre au moins un milliard de dollars, selon Alliance Sud, en plus de l’aide publique au développement. Le Conseil fédéral a cependant fixé ce montant entre 450 et 600 millions.

Une transformation écologique de l’économie est également indispensable. Une transition juste doit être pensée sur le plan social et tenir compte des questions de genre. La soi-disant transition verte ne doit pas se faire au détriment des populations, comme c’est le cas par exemple dans le cadre de l’exploitation du nickel en Indonésie, utilisé en grande quantité pour la fabrication de batteries de voitures électriques.

La Suisse doit atteindre la neutralité carbone bien avant 2050, en réduisant à zéro ses émissions nationales et en agissant également sur celles qui sont liées à sa consommation à l’étranger. Pour y parvenir, l’Alliance climatique a lancé en juin 2025 un plan directeur pour les dix prochaines années.