Cambodge: libérez la dirigeante syndicale !

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À Phnom Penh au Cambodge, la grève du syndicat LRSU dure depuis plus d’un an. La dirigeante syndicale, Chhim Sithar, est à nouveau en prison sur la base de charges fallacieuses. Nous demandons sa libération immédiate et soutenons la pétition d’Amnesty International.

Depuis plus d’un an, les syndicalistes du géant NagaWorld Casino Hotel sont en grève et dénoncent des licenciements de masse injustifiés. Début 2022, la dirigeante syndicale Chhim Sithar et plusieurs autres membres du syndicat ont été arrêté·e·s. Elles et ils ont ensuite été libéré·e·s sous caution, mais leurs revendications telles que le retrait des accusations portées contre les grévistes, la réintégration des personnes licenciées et le paiement de compensation correcte, n’ont à ce jour pas été retenues.

Fin novembre 2022, Sithar a à nouveau fait l’objet d’une arrestation. Amnesty International a lancé une pétition demandant sa libération immédiate. En outre, une enquête objective et indépendante doit être menée sur les raisons de l’accusation et de l’arrestation.

Vers la pétition

Chhim Sithar est emprisonnée depuis deux mois. Source : Cambodian Center for Human Rights

Les collègues de Sithar manifestent en tenue de prisonnier·ère·s pour sa libération. Source : LRSU

Les collègues de Sithar manifestent en tenue de prisonnier·ère·s pour sa libération. Source : LRSU

Nouvelle arrestation pour des motifs fallacieux

La nouvelle arrestation de Sithar est le point culminant d’une répression de plus en plus importante contre les syndicalistes. Sithar a été arrêtée le 26 novembre 2022 à l’aéroport de Phnom Penh, alors qu’elle revenait du Congrès mondial de la Confédération syndicale internationale (CSI) en Australie. Sithar aurait enfreint les termes de sa libération sous caution en quittant le pays. Toutefois, il est prouvé que ni Sithar ni son avocat n’étaient informé·e·s de ces conditions. Depuis sa libération, Sithar a quitté le pays à deux reprises et est revenue au Cambodge sans aucune difficulté.

Cette arrestation est non seulement une grave violation de la loi cambodgienne selon laquelle les prévenu·e·s doivent être informé·e·s de leurs conditions de libération conditionnelle et va également à l’encontre de l’obligation de l’État cambodgien de respecter les droits humains internationaux.

NagaWorld continue de réaliser des bénéfices et de criminaliser les employé·e·s en grève.

Alors que Sithar a été brutalement emprisonnée pour avoir exercé un droit humain, son employeur réalise à nouveau d’importants bénéfices après la pandémie de coronavirus. Ce n’est pas tout : NagaWorld a porté plainte contre les employé·e·s qui ont pris part à la grève dans l’exercice de leurs droits fondamentaux. Il est question d’« effraction et de dommages matériels », mais aucune preuve n’a été encore été apportée.

L’espace civique se restreint au Cambodge

La nouvelle arrestation de Sithar doit être comprise comme faisant partie de la répression toujours plus forte du régime cambodgien contre les militant·e·s syndicaux·les, l’opposition politique et les médias indépendants. Suite à sa visite officielle au Cambodge en août 2022, le Rapporteur spécial sur la situation des droits humains au Cambodge a publié plusieurs propositions de réforme visant à améliorer la situation des droits humains au sein du pays. Un rapport récent de l’organisation Human Rights Watch montre également comment les syndicats indépendants sont réprimé·e·s de manière systématique au Cambodge. Human Rights Watch a adressé plusieurs courriers directement à NagaWorld, sans jamais recevoir de réponse de l’entreprise.

La vidéo de Human Rights Watch ci-dessous montre comment le syndicat du Casino est constamment soumis à des pressions sous le couvert du Covid-19.

Des séances de médiation ont eu lieu entre NagaWord et le syndicat depuis plusieurs mois devant le Ministère du Travail. Toutefois, les 23 ( !) séances qui se sont tenues jusqu’à ce jour n’ont mené à aucun accord. Il est régulièrement constaté que le Ministère du Travail a une attitude hostile à l’égard des syndicats indépendants et leur dresse, notamment, des obstacles juridiques.

Nous demandons la libération immédiate de Chhim Sithar 

Sithar est toujours en emprisonnée. Jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement a refusé une libération sous caution. En collaboration avec des nombreuses organisations internationales du travail et des droits humains, Solidar Suisse demande de libérer Sithar et d’abandonner les accusations portées contre elle et d’autres membres du syndicat.

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