Une convention aux défauts mortels

Lors de la réunion de la Convention de Rotterdam qui se tient en juin à Genève, Solidar Suisse demande que l'amiante et d'autres produits hautement toxiques soient enfin bannis.

Depuis plusieurs années, Solidar Suisse se bat avec des organisations du monde entier pour une réglementation du commerce des produits chimiques et des pesticides dangereux, et en particulier de l’amiante. Avec la “Convention de Rotterdam”, il existe un accord international qui prévoit une telle réglementation. S’il n’interdit pas le commerce de substances dangereuses, il oblige les exportateurs à informer les pays importateurs de certains produits chimiques et pesticides dangereux qui traversent leurs frontières. Les livraisons de produits chimiques contraires aux souhaits du pays importateur ne sont ainsi pas autorisées.

UN DEFAUT DE CONFECTION FATAL

La Convention, qui est contraignante en vertu du droit international, vise à réduire les risques pour l’environnement et la santé qui peuvent être causés par certains produits chimiques dangereux, comme l’amiante. En 2006 déjà, le Comité d’étude des produits chimiques (CRC) de la convention a décidé que l’amiante (chrysotile) remplissait toutes les conditions pour être réglementé par la Convention. Toutefois, cette dernière présente un défaut de conception fatal : l’inscription d’une substance dangereuse à l’annexe nécessite le consentement de toutes les parties à l’accord. Depuis lors, un petit groupe de pays, dirigé par la Russie, bloque l’inscription de l’amiante et de quatre autres substances toxiques à la Convention. Comble du cynisme : le lobby de l’amiante utilise le fait que cette substance n’est pas réglementée par cette dernière comme un argument en faveur de son innocuité! En Asie et dans d’autres régions du monde, ils présentent leur produit mortel comme inoffensif.

Les conséquences sont mortelles : selon les estimations les plus récentes, plus de 200 000 personnes meurent chaque année de maladies liées à l’amiante. L’amiante est ainsi la cause de décès professionnelle la plus fréquente. Plus de personnes meurent chaque année à cause de l’amiante que dans les conflits armés.

LES SUBSTANCES TOXIQUES DOIVENT ÊTRE DÉCLARÉES

Du 6 au 17 juin, la 10e conférence des parties (COP 10) se tient à Genève. Avec nos organisations partenaires, nous voulons utiliser cette plateforme pour demander à toutes les Parties à la Convention de Rotterdam de :

  • Inscrire à l’annexe III de la Convention, tous les produits chimiques et substances dangereuses recommandés par la CRC et bloqués jusqu’à présent.
  • Redoubler d’efforts pour améliorer l’efficacité de cette importante convention.
  • Mettre en œuvre le droit de savoir pour toutes les parties à la Convention et respecter les recommandations scientifiques du CRC.

Nous avons affaire à une bombe à retardement. Toute attente continuera à entraîner des souffrances indicibles, qui pourraient être évitées avec peu d’efforts.

Il faut bannir l'amiante dans le monde entier

Découvrez tout sur l'amiante et ses conséquences dans le dernier numéro de notre magazine Solidarité

Une bombe à retardement

Chaque année, plus de 220 000 personnes meurent dans le monde des effets de l'amiante. En partenariat avec un réseau mondial de militant·e·s et de syndicats, Solidar Suisse se bat pour une interdiction totale de l'amiante.

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