Une nouvelle ère d’entreprises qui ont le monopole

Qu’il s’agisse de l’industrie pharmaceutique, de l’agriculture, de l’industrie des produits de luxe ou des groupes de technologie, une immense concentration du marché s’est produite dans tous ces secteurs au cours des dix dernières années. Quelques exemples :

• Entre 1995 et 2015, 60 entreprises pharmaceutiques ont fusionné pour ne former plus que 10 énormes entreprises internationales, « la Big Pharma ».
• Deux entreprises internationales détiennent aujourd’hui plus de 40 % du marché mondial des semences.
• Les trois quarts des dépenses mondiales pour la publicité en ligne sont attribuées soit à Meta, soit à Alphabet (Google) ou à Amazon.
• Plus de 90 % des recherches mondiales sur internet sont effectuées via Google.

Les entreprises qui disposent du monopole ne sont pas seulement grande ; elles peuvent également contrôler les marchés et fixer des prix plus élevés sans aucun impact sur leurs affaires. Des organisations comme le Fonds monétaire international (FMI) confirment que le pouvoir du monopole s’accroît et contribue aux inégalités.

Comment mettre fin au pouvoir des entreprises et aux inégalités ?

Dans son étude, Oxfam propose des solutions pour réduire les inégalités engendrées par les entreprises. Un État fort et efficace est le meilleur moyen pour endiguer le pouvoir des entreprises et réduire rapidement le fossé entre riches et pauvres. Les gouvernements doivent jouer un rôle proactif dans la gestion de leur économie et se concentrer sur le bien-être de la majorité de la population. Cela implique alors de :

• Démanteler le monopole des entreprises.
• Promouvoir des organisations de travailleuses et de travailleurs.
• Introduire un devoir de diligence en matière de droits humains afin d’empêcher les abus tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
• Soutenir des entreprises innovantes qui mettent l’accent sur l’humain et l’environnement.
• Augmenter les impôts pour les plus riches et les multinationales.

Solidar Suisse soutient Oxfam et lutte pour réduire le fossé entre les riches et les pauvres par un taux d’imposition correct. Les gouvernements sont appelés à taxer de manière juste et durable les grandes fortunes et les surprofits avec le modèle fiscal suivant  2 % pour cent sur les fortunes de plus de cinq millions de dollars US, 3% sur les fortunes de plus de 50 millions de dollars US et 5% pour les fortunes dépassant un milliard de dollars US. En Suisse, cette taxation générerait 41,7 milliards de dollars US par an. Un peu plus de 76 700 personnes devraient s’acquitter de cette taxe, ce qui représente à peine 0,87 pour cent de la population. Cela permettrait de générer d’importantes ressources financières pour le bien commun, par exemple les moyens nécessaires à une politique climatique sociale, au maintien et au développement des systèmes d’éducation et de santé ou au maintien des contributions à la coopération au développement.

En tant que siège de nombreuses multinationales et avec sa politique de faible imposition, la Suisse assume une responsabilité particulière. Solidar Suisse demande donc une politique qui permette une imposition adéquate des personnes fortunées et des multinationales. L’évasion fiscale internationale ne doit plus être un modèle commercial : pour cela il faut de la volonté politique et de la transparence, en obligeant par exemple les multinationales à rendre compte publiquement, pays par pays, de leurs bénéfices et des impôts dont elles s’acquittent.

Solidar Suisse s’engage en Suisse pour que de plus en plus de personnes comprennent le lien entre les excès de notre système capitaliste et la dure réalité économique de millions de travailleuses et de travailleurs dans les pays du Sud et s’engagent à nos côtés pour une économie plus juste et durable. En collaboration avec des organisations partenaires dans les pays où nous menons nos projets, nous travaillons main dans la main avec les personnes les plus affectées par l’exploitation des multinationales. Nous les soutenons dans leur lutte pour plus de justice sociale.