La Commission des finances du Conseil national entend réduire d'un milliard de francs le budget de la coopération internationale (CI) pour 2025-2028. Conjuguée avec la redistribution déjà prévue des fonds à l’Ukraine, cette mesure aurait pour conséquence de retirer un quart des ressources annuelles des programmes et projets existants. La mise en œuvre de la stratégie serait ainsi empêchée avant même d'avoir commencé.

En septembre, le Conseil des États s’était encore prononcé très clairement contre des coupes dans la coopération internationale lors des débats sur la stratégie CI 2025-2028. Les partis bourgeois se sont dès lors écartés de cette ligne ; au sein de la Commission des finances du Conseil national, ils ont soutenu la proposition de réduction annuelle de 250 millions de francs. Et ce, même si les crédits d’engagement de la stratégie CI 2025-2028 doivent déjà absorber le financement au bénéfice de l’Ukraine, à hauteur de 1,5 milliard de francs. Pour Alliance Sud, le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement, la décision de la commission est un coup fatal porté aux plus pauvres. Dans son rapport, la commission d’experts Gaillard en arrive également à la conclusion que, « en ce qui concerne la coopération internationale, il a déjà fallu effectuer des réductions importantes dans l’aide au développement afin de compenser les fonds supplémentaires prévus par le Conseil fédéral au bénéfice de l’Ukraine. »

Dans les semaines à venir, le Parlement devra se pencher sur cette question cruciale : quel rôle la Suisse entend-elle jouer dans le monde ? Le prestige international, le poids dans les instances multilatérales et une place particulière dans la diplomatie ont un coût. Mais cet engagement vaut la peine pour la Suisse à long terme.

Pour de plus amples informations :
Laura Ebneter, experte en coopération internationale, Alliance Sud, tél. 079 565 80 13, laura.ebneter@alliancesud.ch

 

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