La « Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail » a été promulguée par l’OIT en 1998. Elle oblige les États membres à respecter les principes et droits qui y sont énoncés, indépendamment du fait qu’ils aient ou non ratifié les conventions de l’OIT en la matière. Les quatre catégories sont les suivantes: le droit à la liberté d’association et à la négociation collective, l’élimination du travail forcé, l’élimination du travail des enfants et l’élimination de la discrimination au travail.

Le 10 juin, lors de la 110e Conférence de l’OIT, une cinquième catégorie a été ajoutée: il s’agit du droit à un environnement de travail sûr et sain.

Si l’inclusion de la santé et de la sécurité au travail en tant que droit fondamental est une étape importante dans la lutte pour de meilleures conditions de travail, la réalité est malheureusement encore loin de cet idéal: lors du démantèlement de navires au Bangladesh, les travailleurs·euses sont en contact avec de l’amiante; dans les usines de jouets ou de matériel électronique en Asie, ils et elles sont exposé·e·s à des produits chimiques toxiques; dans les plantations d’huile de palme en Malaisie, ils et elles ne reçoivent pas de vêtements de protection pour les protéger des pesticides pulvérisés.

La décision de l’OIT ne changera pas cela du jour au lendemain. Cependant, elle montre clairement que des conditions de travail dangereuses ne sont pas des peccadilles et ne doivent à aucun moment être acceptées ou tolérées. Nous continuerons à nous engager de toutes nos forces dans ce sens.

Manal Azzi, experte de l’OIT, nous avait déjà expliqué avant la décision historique de l’OIT du 10 juin pourquoi la santé et la sécurité au travail devaient être ancrées comme un droit fondamental du travail.