Une convention sans mordant

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La Convention de Rotterdam a pour objectif de protéger les travailleur·euse·s et l’environnement contre les produits chimiques et les pesticides nocifs, dont notamment l’amiante. Une fois de plus, cet objectif a été détourné lors de la Conférence des Parties (COP) de cette année par un petit groupe de pays, mené par la Russie. En collaboration avec plus de 40 organisations, nous avons demandé aux délégué·e·s de la conférence d’adopter une proposition de réforme qui a été rejetée de peu. Nous poursuivons cependant notre lutte pour une meilleure protection contre l'amiante.

Dans le cadre de cette action de protestation, nous avons remis nos demandes sous forme de lettre ouverte à la Présidente de la Conférence des Parties de cette année, Ana Berejiani de Géorgie.

En collaboration avec plus de 40 organisations syndicales et de la société civile, nous demandons aux délégué·e·s de la conférence d’adopter une proposition de réforme qui émane également de la Suisse.

Plus de 200 000 personnes meurent chaque année des suites de l'exposition à l'amiante.

Échec de la proposition de réforme : une convention sans mordant

Un véritable thriller s’est joué lors des derniers jours de la conférence : le lobby de l’amiante a tenté d’empêcher à maintes reprises le vote sur la proposition de réforme par de nombreuses manoeuvres tactiques et des motions formelles. Bien qu’il n’y soit pas parvenu, la proposition de réforme à tout de même été rejetée de peu lors du vote final, à notre grande déception. Seul·e·s 40 délégué·e·s ont voté contre et 92 se sont prononcé·e·s en faveur de la proposition; la majorité nécessaire des trois quarts n’a pa pu être atteinte. « La situation demeure donc inchangée », déclare Bernhard Herold de Solidar Suisse, déçu. « Le blocage de certains membres a montré que le processus est dominé par l’industrie et que la société civile à de moins en moins sont mot à dire. »

Bien que ce résultat représente une grande déception, il est clair que nous avons bien secoué la conférence. C’est avec tout autant de détermination que nous poursuivrons notre lutte dans le cadre de nos projets pour une meilleure protection des travailleur·euse·s contre l’amiante.

Trois experts de lONU – Marcos Orellana, Rapporteur spécial sur les substances toxiques et les droits humains, David R. Boyd, Rapporteur spécial sur les droits humains et l’environnement, et Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial sur les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement – avaient également appelés les délégué·e·s à approuver la proposition de réforme dans une déclaration publiée avant la conférence. Malheureusement les propos de ces experts n’ont pas été entendus par un trop grand nombre de délégué·e·s. 

[1] La proposition de réforme a été soumise par les 14 pays suivants : l’Afrique du Sud, l’Australie, le Burkina Faso, la Colombie, le Costa Rica, la Géorgie, le Ghana, les Maldives, le Nigéria, la Norvège, le Pérou, le Royaume-Uni, la Suisse ainsi que le Togo.

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