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Depuis ces derniers mois, on assiste à une recrudescence des attaques contre les populations civiles dans la province du Yagha au Nord-Est du pays. Des enlèvements sont suivis de l’assassinat, parfois sur la place publique, de personnes taxées de collaborer avec les Forces de défense et sécurité (l’armée). Des attaques de populations, de marchés et de convois de vivres sont également à déplorer.

Solidar Suisse conduit depuis 2019 dans cette région, en consortium avec l’Union Fraternelle des Croyants de Dori, un projet de « Dialogue inclusif » promouvant la paix et la sécurité entre habitant·e·s et la cohésion sociale entre communautés. Le projet est prioritairement concentré dans les communes de Sebba et de Titabé.

L’attaque de vendredi passé est d’une violence inouïe. Selon les sources officielles 132 personnes ont été tuées et une quarantaine blessées. De nombreuses autres ont dû quitter la région et les dégâts matériels sont importants. La proximité de la zone de l’attaque avec la commune de Sebba (Solhan est à seulement 14 km) sont telles que ses effets ont été ressentis jusque-là. Outre que cette dernière a elle-même subi de nombreuses attaques (la dernière a coûté la vie à 12 policiers), les nombreuses personnes blessées à la suite de l’attaque ont été prises en charge dans les formations sanitaires de la ville de Sebba et de nombreuses personnes déplacées y ont également trouvé refuge. Cela entraîne une augmentation significative des besoins humanitaires.

Peut-on poursuivre le dialogue pour la paix?

Au regard de la détérioration continue de la situation sécuritaire au niveau de cette province, les déplacements des membres de l’équipe du projet y étaient suspendus depuis quelque temps. Il n’en demeure pas moins que cette attaque et plus généralement la dégradation de la situation sécuritaire a eu un effet sur la conduite du projet.

En effet, l’une des stratégies d’intervention du projet pour créer les conditions d’un changement qualitatif des rapports intercommunautaires, intra et interreligieux, consiste à amplifier les messages de paix, de cohésion sociale et de tolérance religieuse portés par certaines notabilités coutumières et religieuses identifiées comme des « voix modérées ». Or, depuis un certain temps, ces leaders communautaires sont eux-mêmes la cible des groupes armés. Ils sont de ce fait réduits au silence ou contraints de quitter leur localité habituelle de vie. Par ailleurs, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire, des activités phare du projet telles que la caravane pour la paix et la journée des communautés n’ont pu se tenir dans cette province.

Nous évaluons régulièrement la situation avec l’ensemble des partenaires, en ayant comme priorité la sécurité des membres de notre équipe et ceux de nos partenaires et adoptons une gestion adaptive des activités en fonction de la situation sécuritaire de chaque localité.

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