Ce sont parfois des personnes réduites en esclavage qui cousent nos vêtements, récoltent nos fruits et légumes, pêchent nos poissons en haute mer ou extraient les matières premières pour nos smartphones. L’esclavage moderne se retrouve dans le monde entier, y compris en Suisse. La région Asie et Pacifique comptent le plus grand nombre de victimes. Plus de la moitié du travail forcé et un quart des mariages forcés ont été identifiés dans les pays riches ou à revenu moyen supérieur.

Les migrant·e·s sans papier ainsi que les personnes analphabètes sont particulièrement menacé·e·s. De plus, les femmes et les enfants restent les plus affecté·e·s par l’esclavage moderne (60%). Parmi elles et eux, plus des deux tiers des personnes victimes de mariage forcé sont des femmes et plus de 3,3 millions d’enfants sont astreint·e·s au travail forcé.

A la recherche d’un travail digne et d’un revenu sûr, la plupart des migrant·e·s se déplacent au sein d’un État ou traversent les frontières. Les mouvements migratoires varient beaucoup selon les pays et les activités. Les Cambodgien·ne·s par exemple travaillent en Thaïlande tandis que les Indonésien·ne·s se font embaucher sur les plantations de palmiers à huile en Malaisie. Ces personnes sont souvent victimes de fausses promesses. Elles doivent notamment payer des frais de voyage ou d’intermédiaire élevés, ce qui les entraînent dans la servitude pour dette.

Le nombre de personnes qui effectuent un travail forcé est en hausse. La pandémie de coronavirus a fortement contribué à cette augmentation. Des travailleur·euse·s ont subi des pertes de revenus ou n’ont plus obtenu de revenus, ce qui a engendré des cas de servitude pour dettes ; ces personnes n’ayant pas accès aux circuits de crédit formels. Les conditions de travail se sont également dégradées menant parfois au travail forcé.

Afin de lutter contre l’esclavage moderne, nous soutenons des projets de prévention dans les pays d’émigration comme le Cambodge et l’Indonésie et mettons les personnes en relation avec des syndicats locaux afin de les sensibiliser à leurs droits et de les libérer. Les travailleurs·euses qui travaillent sous la contrainte doivent être étroitement soutenu·e·s afin de pouvoir prendre un rôle actif dans leur libération et exprimer haut et fort leurs revendications.